drogue

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Books versus cigarettes:post

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Cette idée qu’acheter des livres, ou même les lire, est un passe-temps dispendieux, au-dessus des moyens du quidam, est si répandue qu’elle mérite un examen détaillé.

Confessions d’un gobeur d’ecstasy:post

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Au lecteur. Par la présente, je vous livre un compte rendu d’un certain genre d’une période remarquable de ma vie. D’après mon propre usage, je crois, tout autant que j’espère, qu’il pourrait s’avérer non seulement intéressant, mais aussi, dans une très large mesure, utile et instructif. C’est dans cet espoir que j’ai pris la peine de l’établir, même si je me sens par avance obligé de m’excuser de rompre l’honorable et délicate réserve qui m’a, jusqu’à une période récente – lorsque certains éditeurs ont pris conscience qu’il existait, pour la commercialisation de telles révélations, un lectorat apparemment sans limite, c’est-à-dire un lectorat prêt à être v(i)olé –, retenu d’exposer au public mes propres erreurs et infirmités.

Coronado High:post

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1976

À l’horizon, un bateau. Dave Strather le vit à travers ses jumelles : les voiles spectrales se pressant sur l’eau, la coque pleine d’une cargaison précieuse. Dave était assis sur une falaise qui surplombait le Pacifique. La plage déserte était plongée dans l’obscurité, pas âme qui vive dans les quatre-vingts kilomètres à la ronde. C’était la Côte Perdue, une vaste bande de terre inhabitée et recouverte de forêts superbes, au nord de la Californie, ce genre d’endroit qui vous fait comprendre pourquoi on appelle cet État le Golden State. Dave avait choisi ce lieu précisément parce qu’il était désert. Son équipe et lui avaient besoin de discrétion. Le bateau était chargé de marchandise de contrebande : quasiment deux tonnes de Thaï Stick, la petite nouvelle dans le commerce de la marijuana, un produit aussi puissant que cher, que Dave et son équipe – une bande de trafiquants auto-baptisée la Coronado Company – allaient décharger et revendre pour des millions de dollars. Une fois que Dave eut établi un contact visuel, son équipe lança sur la radio : “Ketch au large, merci de vous identifier.”

“Ici Red Robin.”

Opération delirium:post

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Le colonel James S. Ketchum rêvait d’une guerre sans victimes. Engagé dans l’armée en 1956, il l’a quittée en 1976. Durant ces vingt années, il ne s’est pas battu au Vietnam, n’a pas envahi la baie des Cochons, ni protégé l’Europe de l’Ouest à bord d’un tank, ou aidé à bâtir un site de lancement d’armes nucléaires sous l’Arctique. En pleine guerre froide, il a pris les commandes d’une expérimentation militaire top secrète. L’objectif : neutraliser l’ennemi à coups de nuages toxiques provoquant temporairement “un dysfonctionnement sélectif de la machine humaine”, pour reprendre les termes d’un officier haut gradé. Pendant près de dix ans, Ketchum, psychiatre de formation, a travaillé avec la certitude que les armes chimiques étaient moins barbares que les balles et les obus – du moins essayait-il de s’en persuader. Afin de rendre son rêve réalité, il expérimentait sans relâche au fin fond d’un complexe militaire isolé, testant des armes chimiques sur plusieurs centaines de soldats en parfaite santé tout en se persuadant du bien-fondé de la chose.