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Une étoile filante:post

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Omsk, dans l’oblast du même nom, en Sibérie, est si loin de Moscou que le temps, selon que l’on y aille ou que l’on en vienne, se dilate ou se rétrécit. 2500 kilomètres, trois fuseaux horaires et Dieu sait combien de points de PIB par habitant séparent les deux villes, pourtant l’une et l’autre appartenant au même territoire, celui, immense, gigantesque (les superlatifs ne sont pas de trop quand il s’agit d’un huitième des terres émergées), de la Fédération de Russie.

Omsk, donc. Au milieu de nulle part. Michel Strogoff y est né (ou plutôt Jules Verne l’y a fait naître), Dostoïevski en son bagne y séjourna quatre ans, et un million de personnes, un peu plus d’un million, y vit aujourd’hui sous plusieurs couches de vêtements, en chapkas et manteaux de fourrure quasiment tout au long de l’année – à Omsk, il n’y a que deux saisons : l’hiver, et le mois de juillet.

Vive le hockey libre !:post

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Début août, un mercredi soir de canicule à Montréal. Vingt-huit degrés malgré le soleil couchant. En mettant le pied dans l’aréna, la différence de température saisit – c’est comme entrer dans un réfrigérateur. Au-dessus de la glace lisse flotte un léger brouillard.

Dans le vestiaire, en lançant blagues et railleries, mes coéquipiers troquent leur short et leurs sandales pour les sous-vêtements longs et les multiples pièces d’équipement du joueur de hockey. Mais tout en prenant part à la gaminerie générale, chacun tente silencieusement de se concentrer sur le match à venir : regarde avant de passer, fonce au but plus souvent, garde la tête haute. La fébrilité qui nous a habités toute la journée va bientôt s’extérioriser dans un tourbillon de corps en mouvement, de couleurs, de cris, de chocs.

Nous pourrions avoir huit ans, l’histoire serait la même, les émotions identiques. Mais nous en avons trente, quarante, cinquante, et formons un mélange hétéroclite de professions, de classes sociales, de conditions physiques.