Japon

Archives

Séisme à Tokyo:post

Posted on

Rétrospectivement, la plus grande ironie de l’événement est que la dernière chose à laquelle tout le monde a pensé le 1er septembre est l’argent. Tout au long de ce premier jour, des hommes politiques occidentaux exprimèrent leur sympathie. Tout le monde s’accordait à dire que les tremblements de terre sont une mauvaise chose. Néanmoins, tout le monde ne s’accordait pas sur la ligne de conduite à tenir dans le cas où ils se produisent dans un pays riche comme le Japon. Gorbatchev présenta ses condoléances, l’idée de l’Union soviétique fournissant une aide économique au Japon étant tout simplement trop absurde. Les États-Unis envoyèrent par bateau des provisions d’urgence de riz, le premier riz américain jamais autorisé sur le sol japonais. Comme les ports et les routes n’existaient plus, le riz fut transporté en hélicoptère depuis les bateaux.

L’État maladif des médias japonais:post

Posted on

Les grands journaux nationaux ne nous informent que de ce qui est “respectable”, “politiquement correct”, “hors de portée de toute critique et de tout reproche de la part de quiconque”; les télévisions et les magazines ne choisissent que des sujets “sans importance”, de ce qui “ne devrait pas être dit” et de ce qui “rend les gens furieux et mal à l’aise”. Leur tâche est “divisée”. Voilà la cause de la dégradation des médias et les responsables des médias ne s’en rendent pas compte.

Sur le toit de l’océan:post

Posted on

Plus tard, perdu au large, quand tu essayeras d’oublier tout ce que tu as laissé derrière toi, tu garderas ce souvenir tenace : un village au bord de l’océan. Ici, les maisons bien alignées avec leurs toits de tuiles grises, enveloppées par la ronde bienveillance des montagnes surplombant les rizières luxuriantes, le grenier de toute une nation. Là, les bateaux de pêcheurs, la mer dans toute sa sérénité azurée, et l’herbe verdoyante. Un grand sentiment de paix émane de cette image d’abondance : bois des montagnes, riz des rizières, poisson de l’océan. On ne manque de rien ici.

Ce village qu’unit la satiété, c’est le tien, Hiromitsu, et c’est ici, dans le souvenir de cette abondance, que tu te reconnais le mieux, cultivateur de riz depuis quatre générations. Ici, parmi une centaine de maisons en bois, se dresse celle en béton que ta famille a bâtie. Elle repose sur des piliers métalliques qui, selon tes calculs, résisteront à n’importe quelle marée haute, n’importe quelle vague errante. Dans ton coin de verdure à quelques centaines de mètres de l’océan, le jardin resplendit de pivoines, les dépendances s’étalent, l’étang à carpes foisonne.

Invisible et Insidieux:post

Posted on

Ces trois dernières années, mon dosimètre est sagement resté sur l’étroite étagère de la porte d’entrée d’une maison de Tokyo, sa mesure augmentant chaque jour d’une ou deux unités ; la hausse ne s’est jamais démentie – puisque la radiation est la compagne sans merci du temps qui passe. Où que nous soyons, le rayonnement nous atteint et nous est néfaste, au mieux de façon imperceptible. Durant ces trois années, mes voisins américains n’avaient plus en tête l’accident de Fukushima. En mars 2011, un tsunami avait tué des centaines, des milliers de gens ; oui, ils se souvenaient de ça. Quelques-uns se rappelaient également le tremblement de terre qui l’avait provoqué ; quant à l’explosion d’hydrogène et la faille de la centrale nucléaire n° 1, en revanche, cela devait être réparé à présent – puisque ses effluents ne faisaient plus la Une de nos informations nationales.