catastrophe

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At(H)ome:post

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Ce récit photographique raconte un événement dont on devine la trame en filigrane. Les témoignages seuls justifient l’image. Il n’y a pas de fil narratif. Ce n’est pas une pérégrination non plus. Les lieux photographiés ne sont pas innocents et ne relèvent pas du hasard. Ce travail pointe également le rétrécissement des territoires sur lesquels peut s’aventurer l’être humain. Le photographe sud-africain Santu Mofokeng dans Chasing Shadows en 1996 disait des lieux portant encore la mémoire de l’Apartheid :

“Je pourrais reprocher à mon père et à ma mère d’être responsables de mon obsession pour le sens et l’utilité des choses, et le fait que je trouve peu satisfaisante la beauté sans la vérité. Il nous arrive de protester, mais bien souvent nous sommes complices.”

Sur le toit de l’océan:post

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Plus tard, perdu au large, quand tu essayeras d’oublier tout ce que tu as laissé derrière toi, tu garderas ce souvenir tenace : un village au bord de l’océan. Ici, les maisons bien alignées avec leurs toits de tuiles grises, enveloppées par la ronde bienveillance des montagnes surplombant les rizières luxuriantes, le grenier de toute une nation. Là, les bateaux de pêcheurs, la mer dans toute sa sérénité azurée, et l’herbe verdoyante. Un grand sentiment de paix émane de cette image d’abondance : bois des montagnes, riz des rizières, poisson de l’océan. On ne manque de rien ici.

Ce village qu’unit la satiété, c’est le tien, Hiromitsu, et c’est ici, dans le souvenir de cette abondance, que tu te reconnais le mieux, cultivateur de riz depuis quatre générations. Ici, parmi une centaine de maisons en bois, se dresse celle en béton que ta famille a bâtie. Elle repose sur des piliers métalliques qui, selon tes calculs, résisteront à n’importe quelle marée haute, n’importe quelle vague errante. Dans ton coin de verdure à quelques centaines de mètres de l’océan, le jardin resplendit de pivoines, les dépendances s’étalent, l’étang à carpes foisonne.