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Le Montréal de Leonard Cohen:post

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Le “Hallelujah” de Leonard Cohen – cet hymne aux âmes trop sensuelles pour vieillir, trop laïques pour louer Dieu et trop déroutées pour rire de la Foi, entre dans sa trentième année. Cohen, qui vient lui-même de fêter son quatre-vingtième printemps, a grandi dans le quartier juif de Montréal durant les vingt années qui ont suivi la Deuxième Guerre mondiale, et, une demi-génération plus tard, ceux d’entre nous qui ont suivi sa carrière ne peuvent entendre cette chanson sans repenser à cette ville, à cette période qui mérite le nom d’époque. La dévotion – habilement empreinte de sacrilège – de “Hallelujah” et d’autres chansons et poèmes de Cohen est le reflet d’une ville où se heurtaient et se liaient des communautés religieuses, dont, en particulier, les Français catholiques et les Juifs de la première génération.

Abitibi Canyon:post

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Quand mon petit-cousin Richard m’a dit qu’il venait arrêter Rémi pour complicité dans l’attentat au barrage d’Abitibi, j’ai tellement ri qu’il en a piqué un fard. Richard, c’est notre sergent de la police tribale : le costaud qu’on envoie quand une soirée trop arrosée tourne mal ; quand il y a du grabuge entre un mari violent et les frangins de l’épouse. S’il y a besoin d’un gros bras, Richard s’y colle : par chez nous, on le surnomme le Pacificateur. Mais qu’il vienne pour Rémi, l’un de son sang, ça n’avait pas de sens. Rémi est l’aîné des enfants-grenouilles : il ne sait même pas ce que c’est qu’un barrage, sans parler de le faire sauter.

Trois hivers à Fort McMoney:post

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Les sables bitumineux sont le deuxième gisement mondial après celui de l’Arabie Saoudite, plus important que ceux de l’Irak, de l’Iran ou de la Russie […] En deux mots, c’est une entreprise de proportions épiques, égale à la construction des pyramides ou de la Grande Muraille de Chine, mais en plus grand.

Stephen Harper, Premier ministre du Canada, juillet 2006

Nous étions arrivés au bout du bout du monde par la seule route possible, la 63, l’“autoroute de la mort” comme on l’appelle ici, tant elle est fréquentée, étroite, et glissante ; belle aussi, perdue et perdante, et qui s’enfonce à plus de 400 kilomètres de la dernière ville digne de ce nom : Edmonton, Alberta.

Les Dimensions d’une ombre:post

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Miss Abelhart sortit seule de l’église. Son pas vif claquait, net et assuré, sur le ciment des marches – pas le cliquetis des hauts talons, mais quelque chose de plus dur et de plus lourd.