Desports Nº

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Farce hongroise à Cany-Barville

Farce hongroise à Cany-Barville

“Bonjour, je suis Zacharias. Je suis un joueur de la grande équipe de Hongrie. Je me suis enfui par la Tchécoslovaquie. Je voudrais jouer à Lille…”, ainsi commence à l’été 1954 l’incroyable histoire du faux footballeur, vrai immigré, Ladislav Fereb. “Le mensonge a les jambes courtes” nous apprend un proverbe brésilien, et parfois les pieds maladroits.

Extrait

En couverture de La Voix du Nord, entre deux gendarmes, on distingue à peine une tache blanche, la main brandie par Ladislav Vereb pour se protéger des flashs et des regards. Son visage reste un mystère et ce n’est pas son nom qui fait la Une du quotidien nordiste, le 3 août 1954. En gros caractères, le titre révèle : “Zacharias, le footballeur international échappé de Hongrie n’était qu’un imposteur qui voulait faire parler de lui”. L’imposture éclipse son auteur. À peine comprend-on au détour de l’article qu’il est tchèque, polyglotte, ancien légionnaire et père de famille. Ressemblait-il au vrai Zacharias ? Pourquoi avoir menti ? Comment s’est-il échappé de sa résidence surveillée dans le Lot pour se retrouver à mille kilomètres de chez lui, en Belgique, à la frontière française ?

Cet article a été inspiré par une chronique de Vincent Duluc évoquant “l’affaire Zacharias”(l’Équipe, 2 février 2015).