L'Entretien Nº

2

Christian de Portzamparc

Christian de Portzamparc

Avec Christian de Portzamparc, rencontré dans son agence parisienne, nous avons un peu parlé du dessin. Pour lui, c’est là que tout commence. « L’architecture commence avec un dessin », déclare-t-il sur la couverture de son dernier livre. Parfois, ça ne va pas plus loin, le dessin ne connaît jamais l’épreuve de vérité. Au moins peut s’y loger un autre commencement : celui de la fiction. Selon Portzamparc, qui sait de quoi il parle, « la majorité des projets ne dépasse pas cette fiction des dessins ».

Extrait

Vous êtes architecte mais vous vouliez être peintre ?

C d P : Je le suis toujours un peu, mais c’est quelque chose qui se relie à l’architecture, à la lumière, à l’espace. Mais l’espace et la ville m’ont intéressé assez tôt parce que ce sont des choses que l’on découvre en bougeant. C’est enfantin, au départ.

Vous êtes allé à New York, voir un grand pape de l’art contemporain. Je veux parler d’Andy Warhol… C’était l’époque de la Factory, c’était une époque bénie : il y avait bien sûr Andy Warhol mais aussi Allen Ginsberg, William Burroughs, tous ces gens qui réinventaient le monde. Qu’en avez-vous retenu ?

C d P : Un humour sérieux, une sorte d’utopie qui était toute simple à vivre, une façon de s’arracher à une idée très convenue de ce qu’on nommait le progrès. Je pensais alors que j’arrêterais mes études et que l’architecture était une manière de faire le bonheur des autres à leur place, que tout cet encombrement de responsabilités avait quelque chose d’inadapté à la vision du monde qu’avait Andy Warhol.

© Julien de Gasquet