auteur
Buzz Bissinger
traducteur
Anatole Pons

Les tabloïds le harcèlent et la Toile s’emballe. Mais de l’homme baraqué exhibant sa virilité sur des paquets de céréales dans les années quatre-vingt à la poupée de tapis rouge au visage figé des derniers galas hollywoodiens, qui, de Bruce ou de Caitlyn, est cet athlète hors norme qui puisa dans le sport la force de dépasser son trouble de l’identité ? En exclusivité, Desports republie des extraits de l’article choc paru l’an dernier dans Vanity Fair US et expose la face cachée de celui qui n’a commis qu’un seul crime : être elle-même.

Extrait

C’est mon plus beau sujet en trente-huit ans de carrière. Seul écrivain à avoir pu bénéficier d’une immersion totale avec Jenner, j’ai été le témoin privilégié des derniers mois d’un des athlètes masculins les plus emblématiques… avant qu’il ne laisse place à une femme. J’ai passé des centaines d’heures avec l’homme sur une période de trois mois. Puis des heures innombrables avec la femme. Ce fut étrange au début, et, honnêtement, qui pourrait ne pas trouver ça bizarre ? C’était quand même surréaliste, pour moi qui avais vu un Bruce Jenner au corps sculptural établir sept records personnels en remportant le décathlon olympique de 1976, de le retrouver ensuite dans une élégante robe noire, avec une superbe paire de seins.

Photo : © Wilfried Witters / Witters / Presse sports