Feuilleton Nº

16

Les arancini de Montalbano

auteur
Andrea Camilleri
traducteur
Serge Quadruppani

Alors que la nouvelle année approche, le sarcastique commissaire Montalbano ne rêve que d’une chose : passer la Saint-Sylvestre loin du tumulte et de la foule. Aussi cet amateur de bonne chère, qui assaisonne volontiers la langue italienne classique de savoureuses bribes de dialecte sicilien, se fait-il une joie à l’idée de déguster les merveilleux arancini que sa bonne Adelina a promis de lui préparer pour le réveillon.

Extrait

Le premier à entonner la litanie, ou la neuvaine ou ce qu’on voudra, ce fut, le 27 décembre, le Questeur.

— Montalbano, vous, naturellement, la nuit du Nouvel An, vous la passerez avec votre Livia, n’est-ce pas ?

Non, il ne la passerait pas avec sa Livia, la nuit du Nouvel An. Il y avait eu entre eux une terrible engueulade, de celles de l’espèce dangereuse parce qu’elles commencent par des phrases du type “essayons de raisonner calmement” et que ça finit inévitablement que c’est la merde. Et ainsi, le commissaire allait rester à Vigàta pendant que Livia s’en irait à Viareggio avec des collègues de bureau. Le Questeur remarqua que quelque chose n’allait pas et s’empressa d’éviter à Montalbano une réponse embarrassée.

— Parce que autrement, nous serions heureux de vous voir chez nous. Voilà longtemps que ma femme ne vous a pas vu, elle ne cesse de me demander de vos nouvelles.

“Les arancini de Montalbano” est extrait du recueil La Démission de Montalbano, traduit de l’italien par Serge Quadruppani et Catherine Siné et paru chez Fleuve Éditions en septembre 2001.

© 1999, Arnoldo Mondadori Editore SpA, Milano.

© 2001, Fleuve Éditions, pour la traduction française.