Au nord-est de tout

traducteur
Emmanuelle et Philippe Aronson
ISBN : 978-2-36468-233-7
22 euros
140 x 210 mm
320 pages
24 août 2017
Au nord-est de tout

1914, Rockwell Kent, célèbre artiste peintre, n’en peut plus de cette vie mondaine new-yorkaise, passée à courir les cocktails, à chercher la reconnaissance de ses pairs. Époux peu fidèle et tempétueux, il décide un jour de quitter toute cette mascarade, avec sa femme et leurs trois enfants, pour rejoindre Brigus, Newfoundland, un village de pêcheurs et de chasseurs situé sur l’île de Terre-Neuve au Canada, au nord-est de tout. Fasciné par ses habitants – parmi lesquels Robert Bartlett, célèbre explorateur arctique –, il veut s’y construire une nouvelle vie, centrée sur son foyer et son art. Mais Rockwell est un passionné à qui les joies simples de la famille ne sufisent pas. S’il aime sa femme et son in nie patience, l’esthète ne peut s’empêcher de succomber à d’autres charmes. Et son arrogance fait parler de lui, au cœur de cette petite communauté côtière où l’artiste ne cherchait qu’un refuge. Alors que la Première Guerre mondiale éclate, que Kent annonce à qui veut l’entendre qu’il est contre cette guerre, ce havre se transforme petit à petit en un tribunal où les appels d’un misanthrope sont étouffés par les murmures et les rumeurs.

À travers la vie romancée de Rockwell Kent, Michael Winter dépeint avec finesse les angoisses d’un homme incapable de se résoudre à choisir. L’auteur nous offre dans Au nord-est de tout la figure inoubliable d’un artiste en proie aux doutes et à la recherche d’un absolu inatteignable.

“Ici, lorsqu’un homme prend la mer, c’est comme s’il partait pour la lune ou Jupiter. Ces hommes sont des cartographes. L’espace dans lequel les habitants de Terre-Neuve travaillent est si manifestement vaste — depuis que je vis ici je n’ai jamais été aussi proche de notre petite planète ronde.”
Rockwell Kent,
Lettre à Charles Daniel,
Le 3 juin 1914.