Opération Dubaï

traducteur
Laura Brimo Evin
illustrateur
Marc Daniau
Opération Dubaï

En janvier 2010, une unité d’élite du Mossad se vit confier une périlleuse mission : procéder à l’élimination d’une figure majeure du Hamas. L’opération programmée à Dubaï, en territoire hostile, devait rester secrète et réclamait une préparation exemplaire. La mission réussit, cependant le Mossad fut rapidement montré du doigt et ses agents démasqués. Une vidéo rapportant leurs moindres faits et gestes fut même mise en ligne, scellant l’humiliation d’Israël. Retour sur les raisons d’un fiasco.

Lundi 18 janvier 2010, au matin

A 6 h 45, les premiers membres d’un commando d’élite israélien atterrissent à l’aéroport international de Dubaï et se déploient dans toute la ville en attendant de recevoir de nouvelles instructions. Au cours des dix-neuf heures qui vont suivre, le reste de l’équipe – au moins vingt-sept personnes – va débarquer d’avions en provenance de Zurich, Rome, Paris et Francfort. Ils sont venus assassiner un homme dénommé Mahmoud al-Mabhouh, un chef du Hamas connu du Mossad – les services de renseignements israéliens – sous le nom de code “Ecran Plasma”.

La plupart des agents présents appartiennent à une division ultrasecrète du Mossad baptisée Césarée, une organisation autonome chargée de missions éminemment dangereuses et décisives : assassinats, sabotages, infiltrations d’installations de haute sécurité. Appelés “combattants” de Césarée, ses membres constituent l’élite du Mossad. Rarement en contact avec les autres agents, ils se tiennent à l’écart de la division centrale située au nord de Tel-Aviv et sont soumis à un entraînement intensif dans des lieux auxquels personne d’autre n’a accès. Interdiction leur est faite d’utiliser leur vrai nom, y compris dans le cadre de conversations privées, et leur famille – à l’exception de leur épouse – et leurs amis les plus proches ne sont pas au courant de leur activité.

The Dubaï Job” a été traduit de l’anglais (États-Unis) par Laura Brimo Evin. Il a paru pour la première fois dans GQ U.S. en janvier 2011. © Ronen Bergman, 2011