Les Trois Braqueuses

Les Trois Braqueuses

Les joueuses de l’équipe de France de basket ont remporté la médaille d’argent aux Jeux olympiques de Londres en 2012. Maylis de Kerangal dresse le portrait de trois d’entre elles : Emmeline Ndongue, Endéné Miyem et Céline Dumerc. Elle s’attache à leurs corps, capables de discipliner l’espace alentour ; et déroule les destins de ces “braqueuses”, maîtrisés à force de rigueur et de courage.

Grandes. Elles sont grandes. De grandes filles, de grandes femmes. Si grandes que les voir là, rassemblées dans le hall d’un hôtel, hors de la lucarne télévisuelle, libérées du bornage du petit écran, impressionne – chose étrange, leur nombre semble encore accroître leur taille – ; si grandes qu’elles occupent immédiatement les lieux ; si grandes que, loin d’étouffer la surface, elles la mettent en branle et la dynamisent, y tracent des lignes, y ouvrent des diagonales, y inscrivent une présence mobile et souple, élancée, tout cela étant beau à voir et, par ailleurs un peu leur spécialité puisqu’elles sont basketteuses et de surcroît vice-championnes olympiques.

Un matin de septembre à Boulogne-sur-Seine, une petite pièce – quinze mètres carrés, moquette rase et mobilier fonctionnel, odeur de plastique neuf, une table, des chaises, une baie vitrée, du café, de l’eau – et deux filles qui entrent, se présentent, Emmeline Ndongue et Endéné Miyem dite Endy, respectivement intérieure et ailière de l’équipe de France  – soit la partie pour le tout.