Le Jardin d’Eden

Le Jardin d’Eden

“C’était notre jeunesse et nous avions le même âge que le capitaine” se rappelle Yves Harté dans ce compte-rendu de la Coupe du monde 1987. Le fil de l’écriture tisse celui de la mémoire et surgissent les joueurs et l’atmosphère d’un lieu du bout du monde, l’Eden Park. Paradis perdu d’un autre hémisphère où s’affrontèrent pour la première fois Géants du Sud, pays européens et émergents.

Enfin nous y étions. Nous étions à Auckland, en cette fin de mois de mai 1987. Une poignée de journalistes, quelques photographes, une tribu comme un cirque, qui s’était croisés tout l’hiver dans le tournoi des Cinq-Nations. La Coupe du monde allait commencer en Nouvelle-Zélande. Comment aurions-nous pu nous diriger ailleurs que vers les îles aux longs nuages blancs, patrie du jeu et des hommes en noir ? De toutes les légendes, aucune n’égalait celle de ces All Blacks, les plus admirables, les plus courageux, les plus durs et les plus beaux joueurs de cette planète. On y était. Mais ce ne fut pas sans peine. Ce jour-là, on ne sait à quoi pouvait penser Albert Ferrasse, alors âgé de soixante-dix ans.