La Havane et mes années à bicyclette

La Havane et mes années à bicyclette

La Havane. Rome. Lisbonne. Paris. Et un vélo. De villes en villes, de pentes escarpées en chemins sinueux, de ruelles cachées en routes dégagées, la ville se découvre sous les roues de Karla Suárez, écrivaine cubaine qui déambule les cités en pédalant, découvrant ainsi les bosses et secrets que cachent les différentes toponymies citadines. Pour Desports, ses années en bicyclette.

J’ai appris à faire du vélo à La Havane, mais pas quand j’étais petite car, dans mon enfance, posséder une bicyclette était presque un luxe. C’est la crise des années quatre-vingt-dix qui m’a amenée au deux-roues, et j’avais déjà vingt ans. Quand le pays s’est retrouvé paralysé, privé de carburant, le gouvernement a commencé à vendre massivement des vélos, et ce qui en Europe est considérée comme une pratique saine et écologique est quasiment devenu à Cuba notre unique moyen de transport. Ironie du sort : je dois à la crise d’avoir éveillé en moi cette passion.

© Karla Suárez, 2014

© 2015, Éditions du sous-sol pour la traduction française