La Harpe du roi David

La harpe du roi David

Véritable tour de Babel musicale, l’Afrique se distingue par la grande diversité et l’extraordinaire vitalité des créations sonores élaborées sur son sol. Depuis les temps bibliques, instruments et formes musicales apparus dans ce berceau de la civilisation ont intimement accompagné l’homme et son histoire. Entrées dans la modernité, les musiques africaines ont ainsi su préserver le lien ténu qui les relie à leur passé. Les sources ne se tarissent pas, évitant aux explorateurs de s’égarer. Tour d’horizon.

A u cœur de l’Afrique existe un petit instrument réservé à la musique qu’on joue surtout pour soi. Musique intime, si toutefois cette notion peut désigner un cercle encore plus restreint que celui de la musique de chambre. Il s’agit d’une tablette sur laquelle un chevalet retient une collection de lamelles en bois ou en métal. Le musicien maintient l’instrument des deux mains en gardant les pouces libres afin de faire vibrer les lamelles ; un peu à la manière d’usagers de smartphones tapotant des messages.

Selon les régions, l’instrument qui appartient comme la guimbarde à la famille des lamellophones s’appelle sanza ou mbira, ou likembé ou encore kalimba. Il existe de nombreuses variantes de noms et surtout de formes. Le nombre de lamelles diffère et peut aller de quelques-unes à plusieurs dizaines. La tablette plus ou moins épaisse sert de caisse de résonance, si elle n’est pas remplacée par une boîte. Des bagues viennent souvent vibrer près du chevalet à la base des lamelles. Quand celles-ci ne sont pas en bois, elles sont forgées à partir de rayons de bicyclette, de baleines de parapluie ou de tout autre élément de récupération.

La Harpe du roi David est un texte inédit. © Feuilleton, 2014