La Guerre du foot

La Guerre du foot

En Amérique latine, football et politique se confondent souvent en un mélange instable. En juin 1969, deux matchs opposant le Salvador et le Honduras déchaînent les foules : les deux voisins ne vont alors pas tarder à entrer en guerre. Aux aguets, le journaliste et écrivain Ryszard Kapuscinski se précipite à Tegucigalpa, capitale du Honduras. Quand la guerre de Cent heures éclate en juillet, il se trouve plongé dans l’obscurité aveugle d’une nuit de bombardement.

D’après Luis Suarez, il va y avoir une guerre. Or tout ce que dit Luis, je le crois. Nous habitons ensemble au Mexique et Luis me donne des leçons sur l’Amérique latine. Il m’initie à l’histoire de ce continent, il m’explique comment l’appréhender. Luis a d’ailleurs prévu de nombreux événements. En leur temps, il a pronostiqué la chute de Goulart au Brésil, la chute de Bosch en République dominicaine et celle de Jiménez au Venezuela. Bien avant le retour de Perón, il était convaincu que le vieux caudillo serait de nouveau président de l’Argentine, il a annoncé la mort prématurée du dictateur de Haïti, François Duvalier, que le monde croyait éternel. Luis sait se déplacer sur les sables mouvants de la politique latino-américaine dans lesquels les amateurs comme moi s’enlisent désespérément, faisant faux pas sur faux pas.

Cette fois-ci, Luis prononce son verdict après avoir lu dans la presse le compte rendu d’un match de football entre l’équipe du Honduras et celle du Salvador. L’enjeu de ce match était la participation à la Coupe du monde prévue en 1970 au Mexique.

La Guerre du foot” a été traduit du polonais par Véronique Patte. Le livre de Ryszard Kapuściński La Guerre du foot, initialement intitulé Wojna futbolowa, a été publié à Varsovie par les Éditions Czytelnik en 1978. © Ryszard Kapuściński, 1986, 1990 © Librairie Plon, 2003, pour la traduction française