Il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas

Il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas

En février 2014, trente ans se seront écoulés depuis les Jeux olympiques d’hiver de Sarajevo. La Yougoslavie, nation hôte, n’existe plus. Sarajevo n’est plus sa capitale mais celle de la Bosnie-Herzégovine, pays né en 1995 après la guerre. Dans les montagnes autour de l’ex-ville olympique, les mémoires sont en conflit : les souvenirs vivaces des belles heures sportives s’entrechoquent avec ceux des dramatiques années de siège. Les montagnes sont muettes mais les hommes peuvent leur prêter la parole.

“C’est tout de même une honte qu’une vingtaine de jeunes du centre de la Serbie soient les seuls à célébrer cet événement qui a marqué nos vies à tous, non ?” interroge le jeune homme attablé à une terrasse de Belgrade aux pavés bosselés.

Sous le parasol à rayures et le cagnard printanier, Veljko raconte sa virée hivernale de l’année 2009. Avec son groupe d’amis, ils sont allés skier dans les montagnes de Bosnie-Herzégovine et, pour commémorer les vingt-cinq ans des Jeux d’hiver de 1984, ils ont arboré pendant une semaine, dans les bars, dans les restaurants et sur les pistes, un T-shirt imprimé en l’honneur de cet anniversaire.