Cantinage

illustrateur
Yann Kebbi
Cantinage

Popote aux plaques, pâtes à la toto, omelette à la chauffe à huile.

Ou le système D carcéral.

Le 2 janvier 2007, à la suite d’une querelle sur l’hygiène dans la cellule : obéissant “à une pulsion d’agressivité”, Nicolas Cocaign, alors âgé de trente-cinq ans, frappa à coups de poing et de pied, ainsi qu’avec une lame de ciseaux, Thierry Baudry, quarante et un ans, avant de l’achever en l’étouffant avec des sacs-poubelle. Puis, Nicolas Cocaign prépara son repas du soir avec l’intention de manger le cœur de sa victime. À l’aide d’une lame de rasoir, il découpa minutieusement le thorax de Thierry Baudry, enleva une côte et retira un organe qui s’est avéré par la suite être un morceau de poumon et non de cœur. Il en mangea une partie crue puis cuisina le reste avec des oignons sur un réchaud de fortune. “Je voulais prendre son âme”, déclara-t-il plus tard au juge d’instruction chargé de l’affaire.