Bras de Frères

illustrateur
Jean Harambat
Bras de Frères

La famille Spanghero a enchanté le rugby en offrant ses meilleurs éléments – Walter et Claude – à l’équipe de France, en donnant sueur et sang à leurs clubs respectifs, Bram puis Narbonne. Six frères, tous joueurs, issu d’une famille émigrée d’Italie. Une réputation bâtie au cœur de la mêlée et des affaires, entachée par le scandale de la viande de cheval. Les Spanghero tentent aujourd’hui de laver l’affront au nom de leur histoire.

Qu’est-ce qu’il reste après le fracas d’une débâcle ? Un vaste parking aux places en épis évidés de leur substance : les voitures des quelque deux cent cinquante salariés qui se pressaient ici chaque matin. Aujourd’hui, seule une vingtaine de véhicules s’agglomèrent en grappe, près de l’entrée de l’usine. Voici les dommages d’après scandale, celui de la viande de cheval. À quelques hectomètres de là, l’abattoir de Castelnaudary n’est plus qu’un bâtiment silencieux.

L’entreprise tente de survivre après avoir perdu plus de cent cinquante employés dans cette sale histoire aux méandres inextricables : un pays – la Roumanie – qui souhaite mécaniser son agriculture et envoie à l’abattoir des centaines de chevaux de traie. Des intermédiaires qui sous-traitent à d’autres intermédiaires dans l’achat en gros de viande. Un prix que l’on abaisse d’un euro le kilo d’un coup d’un seul. La tentation de ne rien dire sur la nature du produit.