Au stade, on n’est jamais seul, Conversation avec François Hollande

illustrateur
Ruth Gwily
Au stade, on n

Palais de l’Élysée, fin novembre, de retour de Lille et d’un dimanche de Coupe Davis au goût amer, le président de la République, François Hollande, lance un préambule dont on ne sait si la formule s’applique tout autant au sport qu’à la politique : “Il faut mériter la victoire.” Des souvenirs du stade Robert Diochon de Rouen à la préparation de l’Euro 2016 et la candidature de Paris à l’organisation des Jeux olympiques, conversation sportive sous des lambris dorés.

Vous avez déclaré ce week-end, lors de la finale de la Coupe Davis entre la France et la Suisse à Lille, “il faut mériter la victoire, elle ne vient pas parce qu’on la proclame”. Est-ce que le commentaire sportif est un bon moyen aussi de faire passer un message politique ?

Oui. En tant que président de la République, je suis toujours interrogé sur mon pronostic. Mon soutien à l’équipe de France est acquis d’avance, mais j’ajoute toujours qu’il faut mériter la victoire. C’est d’ailleurs ce que je continue à penser pour le pays. C’est la différence entre le chauvinisme et le patriotisme. Entre sport et politique les métaphores sont faciles et les interprétations parfois grossières. Mais mon message est toujours le même, l’esprit de compétition doit reposer sur des valeurs. Gagner ne suffit pas. Réussir c’est mieux.