Seisme à Tokyo

En 1989, Michael Lewis se rend au Japon pour évaluer les conséquences économiques qu’engendrerait un séisme de magnitude 7,9 à Tokyo. Cet article de prospective à mi-chemin entre la fiction et le journalisme interroge le système économique mondial et sa fragilité face aux aléas des catastrophes naturelles. Vingt-deux ans après, ce “fond de tiroir” resurgit, montrant avec Fukushima à quel point la réalité dépasse bien souvent la fiction.

Extrait

Rétrospectivement, la plus grande ironie de l’événement est que la dernière chose à laquelle tout le monde a pensé le 1er septembre est l’argent. Tout au long de ce premier jour, des hommes politiques occidentaux exprimèrent leur sympathie. Tout le monde s’accordait à dire que les tremblements de terre sont une mauvaise chose. Néanmoins, tout le monde ne s’accordait pas sur la ligne de conduite à tenir dans le cas où ils se produisent dans un pays riche comme le Japon. Gorbatchev présenta ses condoléances, l’idée de l’Union soviétique fournissant une aide économique au Japon étant tout simplement trop absurde. Les États-Unis envoyèrent par bateau des provisions d’urgence de riz, le premier riz américain jamais autorisé sur le sol japonais. Comme les ports et les routes n’existaient plus, le riz fut transporté en hélicoptère depuis les bateaux.

Ce texte a paru pour la première fois dans Manhattan, Inc. Magazine, en 1989.