traducteur
Jérôme Orsoni
illustrateur
Vahram Muratyan

En livrant une nouvelle interprétation de la partition composée par son père, Marine Le Pen ne cache plus, aujourd’hui, ses velléités de pouvoir. En 2015, à la suite des attentats de janvier, Philip Gourevitch est venu prendre le pouls du pays. Vingt ans après un premier reportage consacré à la stratégie politique du père, les faits sont accablants. Et la nouvelle présidente du Front National n’a guère besoin de jeter de l’huile sur le feu. Pour attirer à elle les électeurs, il lui suffit de balayer les cendres… Deuxième partie du diptyque Le Pen.

Extrait

“Nous avions averti de tout cela depuis longtemps”, a déclaré mercredi Jean-Marie Le Pen, le fondateur du parti d’extrême droite français, le Front National, peu après la tuerie dans les bureaux parisiens de l’hebdomadaire satirique d’extrême gauche Charlie Hebdo. “Il fallait s’y attendre. Cet attentat est probablement le début du commencement. C’est un épisode de la guerre qui nous est faite par l’islamisme. L’aveuglement et la surdité de nos dirigeants, depuis des années, sont en partie responsables de ce genre d’attentats.” Bien que Le Pen et le Front National aient fréquemment été la cible des moqueries sauvages de Charlie Hebdo, le parti et le magazine ont souvent été alignés contre des ennemis politiques communs.

Le Pen’s moment a été traduit de l’anglais (États-Unis) par Jérôme Orsoni. Le texte a paru pour la première fois dans le New Yorker en janvier 2015. © 2015, Philip Gourevitch / The New Yorker.