Desports Nº

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La Résistible Ascension de Jean-Marie Balestre

La Résistible Ascension de Jean-Marie Balestre

Avant de devenir président de la Fédération internationale du sport automobile, Jean-Marie Balestre s’autorisa quelques détours embarrassants, notamment durant la Seconde Guerre mondiale. Outre sa collaboration active à des journaux d’extrême droite, il appartint aussi, selon des documents officiels, à une section de la SS. Ce parcours, de compromissions en revirements grossiers, ne l’empêchera pas, plus tard, de recevoir les honneurs de la République. Symptomatique d’une indulgence bien française pour l’imposture, le cas Balestre en rappelle quelques autres.

Extrait

Costume sombre, chemise noire, lunettes de soleil par tout temps, discours tonitruants et autoritaires, Jean-Marie Balestre fut pendant près d’un quart de siècle l’inflexible président de la Fédération française puis de la Fédération internationale du sport automobile. Admiré, craint, personnage complexe aux multiples visages, le Français régna en despote du début des années 1970 jusqu’à la fin du XXe siècle sur les sports mécaniques. Retracer la résistible ascension de Jean-Marie Balestre, de la presse de la fin des années 1930 à la collaboration en passant par la formule 1, revient à se demander de quoi cet opportuniste, acolyte de Robert Hersant, est-il le nom.

“À nous deux Paris”

Jean-Marie Balestre est né le 9 avril 1921 à Saint-Rémy-de-Provence, d’une mère au foyer et d’un père maraîcher, que ce fils unique préférera toujours présenter comme journaliste. Rien ne le prédestine à s’intéresser de près ou de loin aux sports mécaniques. Sinon ce lointain souvenir d’avoir un jour été transporté, enfant, dans le coffre d’une voiture – mais peut-être était-ce sur la banquette arrière – pour aller assister à une course de côte régionale.