Desports Nº

8

La dialectique peut-elle casser des briques ?

Affirmatif. Surtout si prolétaires et dialecticiens s’allient pour combattre les contradictions
du capitalisme à coup de répliques décomplexées. Ce film-manifeste situationniste de René Viénet est le mariage de la carpe et du lapin sur fond de kung-fu, une irrévérencieuse prise de karaté imposée à Lacan, Barthes et al. C’est aussi une mise en pratique du manifeste de Guy Debord pour “concevoir
un stade parodique-sérieux où l’accumulation d’éléments détournés s’emploierait à rendre un certain sublime”.
Le grand détournement période Mao, où Patrick Dewaere prête sa voix à un lutteur.

Extrait

C’est l’histoire d’un film de kung-fu, Crush Karaté. Réalisé en 1972 par Tu Kuang-chi et interprété par Li Chai Chung, Ingrid Wu, Jason Pai Piao, Chan Hung Liu, d’une durée de une heure et trente minutes, il donne à voir les diverses figures de taekwondo, cet art martial d’origine sud-coréenne, dont le nom pourrait se traduire par La voie du coup de pied et du coup de poing. Le scénario oppose
des Sud-Coréens à l’occupant japonais. Un film comme il s’en faisait beaucoup à l’époque et qui s’oubliait plutôt vite. Mais celui-ci eut un destin particulier. Il donna naissance à un détournement qui marqua l’histoire du cinéma.