Desports Nº

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La Bonne Mère du 26 mai 1993…

20 h 58, le 24 mai 1993, au Stade Olympique de Munich, devant soixante-quatre mille spectateurs, Basile Boli s’éleva au-dessus de la mêlée rouge et noire du Milan AC et propulsa d’une tête vengeresse Marseille sur le toit de l’Europe. Vingt ans plus tard, jour pour jour, Pierre-Louis Basse refait le match et raconte ce “chagrin, qu’il pressentit, au revers de la joie”.

Extrait

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C’était une année à faire rouler des têtes. Une année de bicentenaire de la Révolution française. Et Dieu sait comme le sang coulait généreusement sur les pavés de Paris, été 1793. Une année de terreur pour l’équipe de France de Gérard Houllier, décapitée au Parc des Princes, le 17 novembre, par la Bulgarie de Stoichkov et de Kostadinov. Onze heures du soir dans les coursives du Parc. Je revois le capitaine bulgare se fendre d’un terrible bras d’honneur au pied de la tribune présidentielle. Desailly fracasser la porte du vestiaire. Dans la nuit froide de la Porte de Saint-Cloud, Gérard Houllier dénonçait crimes et complots. Franck Sauzée me faisait rire en m’expliquant qu’il se contenterait de regarder la Coupe du monde américaine devant sa télévision. Avec un bon Coca-Cola. Mais il avait sans doute la Coupe d’Europe dans le viseur…