Desports Nº

9

Jusqu’à cinquante-cinq balais, j’ai toujours été en compétition

Conversation avec Thierry Rey

De l’initiation, de la philosophie des tatamis, du rôle du sport à l’école, de Marcel Pagnol, du cinéma japonais, de sa fréquentation des lieux de pouvoir et de sa connaissance des ballets d’influence dans l’organisation des Jeux olympiques, le plus cinégénique et politique des judokas français nous dit tout. Et tout, dans la bouche de Thierry Rey, c’est de la gouaille et autant de générosité. Rencontre avec un autodidacte.

Extrait

On va commencer par le début. C’est un jour pluvieux, tu t’es recouché alors que tu devais aller repasser ton bac. Tu ne l’as jamais regretté, ce moment-là ?

Absolument pas, parce que j’étais parti ailleurs. J’étais membre de l’équipe de France, judoka dans l’âme, champion dans l’âme. Et le seul truc qui m’importait, c’était cette réussite. Mais ce geste, c’est l’aboutissement d’une forme de désintérêt du monde scolaire, où le fond est formidable mais la forme, repoussante. Je parle de moi, je ne parle pas en général.

Photo : © Presse sports