© Guillaume Chauvin

“En 2014, j’ai entendu que des Français partaient se battre en Ukraine, dans les deux camps. J’ai donc pris contact avec certains d’entre eux, par curiosité et par Internet : seuls ceux du côté séparatiste me répondirent. Comme des médias kiéviens nerveux m’avaient aussi encouragé à partir en ATO (zone d’opérations antiterroristes) m’y faire tuer et que leurs confrères français déniaient regarder en face cette guerre, j’ai voulu y aller. Aller là où peu allaient, et saisir pourquoi.”

Extrait

Préambule
En 2014, j’ai entendu que des Français partaient se battre en Ukraine, dans les deux camps. J’ai donc pris contact avec certains d’entre eux, par curiosité et par Internet : seuls ceux du côté séparatiste me répondirent. Erwan surtout. Personne de l’autre côté. Comme des médias kiéviens nerveux m’avaient aussi encouragé à partir en ATO m’y faire tuer et que leurs confrères français déniaient regarder en face cette guerre, j’ai voulu y aller. Aller là où peu allaient, et saisir pourquoi. Y aller pour mieux comprendre ces volontaires dans ce conflit partialement et partiellement couvert. Tout devint concret quand Chronopost me livra le gilet pare-balles prêté par une entreprise du Sud-Ouest, les autres partenaires culturels et médiatiques sollicités ayant décliné tout soutien à ce projet. Je partais donc seul sous huit kilos de Kevlar, mais libéré des contraintes propres au journaliste et à l’artiste.

© Guillaume Chauvin