Feuilleton Nº

17

French connection

auteur
Rosecrans Baldwin
traducteur
Camille Bordas
illustrateur
Vahram Muratyan

Deux semaines durant, le journaliste Rosecrans Baldwin a sillonné les États-Unis pour un reportage en immersion dans quelques-unes des vingt-cinq villes américaines nommées “Paris”. Son objectif ? Recueillir ce que pensent ses concitoyens de la France et de ses habitants – et en apprendre, chemin faisant, au moins autant sur les observateurs que sur les observés. Les clichés et les aberrations historiques ne manquent pas de piquant. Les Frenchies sont sales et romantiques, et le Néerlandais Van Gogh, l’un de leurs plus illustres représentants ! Mais même si elle relève davantage du fantasme que d’une quelconque réalité, l’inclination américaine pour tout ce qui est relatif à la France perdure.

Extrait

Dans l’Idaho, des cowboys à chapeau noir et aux dents jaunies m’expliquent que les Français sont les mêmes fils de pute que partout ailleurs. Ils disent ça comme un compliment. Ils ont quatre bières dans le cornet et moi aussi, alors je n’hésite pas à faire remarquer que le cowboy professionnel d’aujourd’hui et le Parisien ont pas mal de points communs… Tous les deux ont l’air de dire : “Je suis comme je suis, et si ça vous plaît pas, allez vous faire foutre”. Tout le monde se marre.

“Hey, Mike, t’entends ça ?”

“Quoi donc ?”

“On est Français !”

“On est Français ?”

“On est des prétentieux !”

“Eh beh. Fils de pute !

Un sondage publié en février dernier montre que 75 % des Américains ont maintenant une opinion favorable de la France, soit une augmentation de quatre points depuis 2011. D’autres signes de francophilie sont perceptibles : un film français a gagné cette année l’Oscar du meilleur film pour la première fois. Le sud de Manhattan a viré français – The New York Times : “Depuis quelques années, les Parisiens ont infiltré les hauts lieux de la nuit new-yorkaise.

Our French Connection a été traduit de l’anglais (États-Unis) par Camille Bordas. Le texte a paru pour la première fois sur le magazine en ligne The Morning News en mai 2012. © Rosecrans Baldwin, 2012.