Desports Nº

3

Faire vivre une histoire

Faire vivre une histoire

Au mois de septembre, Maylis de Kerangal est allée avec Maud Bernos à la rencontre du navigateur Jean Le Cam. Légende de la voile, équipier d’Éric Tabarly, cinquième du dernier Vendée Globe, le navigateur à quai à Port-La-Forêt, prépare la prochaine course, la transat Jacques Vabre. Deux mois plus tard, le 24 novembre, le duo de vieux briscards qu’il forme avec Vincent Riou, remporte la course en dix-sept jours quarante et une minutes. Toute une histoire.

Extrait

Septembre en pente douce. Tiédeur d’arrière-saison, ciel blanc, tout est calme. La route décrit d’amples virages entre les pins maritimes, descente vers Port-La-Forêt, sous La Forêt-Fouesnant, baie que protège la pointe du Cap Coz. On sourit en pensant que l’on entre ici dans la Vallée des Fous, zone de turbulence où s’élaborent les rêves et les techniques des aventuriers de la course au large, périmètre où ils inventent, testent et peaufinent leur bateau, la matière de leur voile, leur ambition de vitesse, leur désir de victoire. Fief historique des familles Desjoyaux et Le Cam, dont il est le port d’attache, Port-Laf’ est désormais pôle de ralliement des skippers de la course au large et centre d’entraînement national – Desjoyaux, Le Cléac’h, Guillemot, Riou, Davies : les cinq premiers du Vendée Globe 2008-2009 se sont préparés là.