Diem Perdidi

Confrontée à une mère dont la mémoire défaillante est vouée à s’abîmer dans l’oubli, la narratrice décrit avec délicatesse l’écart qui ne cesse de croître entre cette femme qui sombre dans la démence et le monde qui l’entoure. Les souvenirs reviennent par bribes, épars, parfois circonstanciés, souvent incongrus, dévoilant par répétition la logique arbitraire de la folie. Dans cette chute à la douleur douce, comme anesthésiée par un temps évanescent, “elle se rappelle qu’elle oublie”…

Extrait

Elle se rappelle son nom. Elle se rappelle le nom du Président. Le nom du chien du Président. Elle se rappelle dans quelle ville elle vit. Dans quelle rue. Dans quelle maison. Celle avec le gros olivier, dans le tournant.

Diem Perdidi, traduit de l’anglais (États-Unis) par Carine Chichereau, a paru pour la première fois dans Granta Magazine à l’automne 2011. © Julie Otsuka, 2011