Feuilleton Nº

22

Chroniques d’un exil parisien

Miguel de Unamuno, l’une des figures les plus “quichottesques” des lettres espagnoles, consacra sa vie à réconcilier le coeur et la raison. Au-delà de la conjuration de ses propres angoisses, c’est la volonté d’éveiller les consciences endormies de ses contemporains, tentés par le confort de vies mesquines, qui anima l’homme. Ces chroniques rédigées lors de son exil parisien illustrent ce combat de chaque instant contre le climat mortifère d’une époque qui avilit les cultures et prépare le terreau de toutes les décadences.

Extrait

Le métropolitain – que l’on trouve déjà à Madrid, à Londres et ici, à Paris – est à n’en point douter une façon pratique et bon marché de se déplacer d’un point à un autre de la ville par voie quasiment toujours souterraine. Il est également utile pour découvrir la topographie de la grande ville et pour en apprendre le plan. Car un taxi, en plus de son coût plus élevé, présente certains inconvénients. Le chauffeur peut très bien vous dire, comme il m’est arrivé une fois : “Pourquoi m’avez-vous réveillé ?” C’était sûrement un prince russe.