Feuilleton Nº

2

Cary in the Sky With Diamonds

auteurs
Judy Balaban Cari Beauchamp
illustrateur
Camille Lavaud
Cary in the Sky With Diamonds

Avant Timothy Leary et les Beatles, le LSD était une drogue méconnue échappant à toute réglementation. Les années 1950 marquèrent un tournant. Cary Grant et Esther Williams, suivis par une partie du gotha hollywoodien, commencèrent à prendre du LSD dans le cadre de leur psychothérapie. La récente reprise des recherches scientifiques sur la molécule a incité les auteurs de l’article à raconter comment deux médecins de Beverly Hills firent la promotion d’une nouvelle drogue miracle, à cent dollars la séance, modifiant profondément la vie de leurs prestigieux patients.

Extrait

Presque tout le monde fumait cigarette sur cigarette, et un “joint” signifiait une articulation, ou bien une pièce détachée d’une automobile. Si les gens étaient “en manque”, on devinait qu’ils étaient en manque d’inspiration pour écrire les dialogues d’un scénario ou les paroles d’une chanson. Et si le mot “acide” était prononcé, il était en fait question de jus de citron ou de remontées gastriques. Personne à Hollywood, ni même ailleurs aux États-Unis, n’avait entendu parler du LSD – l’acide lysergique diéthylamide. Il faudra attendre 1960 pour que Timothy Leary avale son premier champignon. Il était par conséquent très surprenant dans ce contexte de voir un groupe de plusieurs dizaines de célébrités hollywoodiennes commencer à ingérer des petites pilules azurées, ressemblant à des décorations pour gâteaux, comme un substitut à une psychothérapie.

Ce texte a paru pour la première fois dans Vanity Fair, en août 2010.