Desports Nº

4

Alain Giresse 99e

“Certains buts, certaines actions de jeu continuent de résonner en moi comme des éclats de liberté”, écrit Pierre-Louis Basse. Et l’écrivain se souvient avec la nostalgie de l’adolescent qu’il fut, ces quelques minutes de joie, ce visage plein d’allégresse d’Alain Giresse et cette course à perdre haleine précédant le traumatisme de la défaite. Séville 1982 ou le chagrin au revers de la joie.

Extrait

Voici l’histoire d’un instant merveilleux et fragile qui peut changer votre vie. Gigi, pour toujours : une bouille bien française transfigurée par la joie. Une histoire simple comme bonjour. Il est un peu plus de 22 heures.

Avec les copains nous avons définitivement ruiné le canapé des parents de Bruno. Ils ont bien voulu nous prêter leur pavillon en meulière niché au pied des cités de Juvisy-sur-Orge. Banlieue sud. Ce soir, pas de filles. D’ailleurs, mon bel amour, Dominique, m’a laissé tomber il y a quelques jours. Je l’aimais bien Dominique. J’ai besoin d’être consolé. “La France est pratiquement en finale de Coupe du monde”, ose pronostiquer Thierry Roland. C’est Gigi qui vient de frapper. Impossible de tenir en place. La RFA est à terre. On peut bien la ramener aujourd’hui en prétendant que le commentaire était imprudent et hâtif. Mais 3-1 contre la RFA, pendant les prolongations…

© NiL éditions, Paris, 2014.