Desports Nº

9

22” & 12”’

Le fond de l’air est moite et les gradins fébriles. Atlanta, 1996, les athlètes se préparent au sprint. Parmi elles, une Française de Guadeloupe qui attire tous les flashs : Marie-José Pérec. Vingt-deux secondes plus tard – ou à peine plus –, aux yeux du monde entier, elle devient “la gazelle”. Ce soir-là, Pierre- Louis Basse assiste à l’épreuve dans les tribunes des journalistes. Le souvenir qu’il lui en reste se situe quelque part entre la chronique sportive et la poésie.

Extrait

Le charme unique d’une finale olympique pour un journaliste : surtout, ne jamais arriver en retard. En 1996, à Atlanta, nous étions au garde-à-vous de quelques sprints, qui ne sont pas près d’abandonner notre mémoire des mains courantes. Avec l’Américain Michael Johnson – on aurait dit un vendeur de pizzas lâché sur la piste –, et Marie-José Pérec chez les femmes, puissance et beauté nous vengèrent de Coca-Cola ou de la crainte des attentats. Pendant que l’ancienne gloire du football américain O. J. Simpson courait les plateaux télé – quelques mois seulement après avoir découpé sa femme en morceaux –, nous avions des rendez-vous plus pacifiques et glorieux.

Photo : © Fablet / Pressesports